dimanche 27 janvier 2013

Extrait de "BONS SOUVENIRS de BRETAGNE": Goéland ("Gouelan" en breton) - Texte de Caroline Le Marquer

Vu de loin, on peut éventuellement le confondre avec une mouette.







Encore faut-il qu'il ferme son grand clapet, car dès lors que son cri rauque déchire l'air, plus de doute possible: on sait qu'on a affaire à un gouelan, un "pleureur". Celui-là même qu'on appelle du doux et poétique nom de goéland, mais à côté de qui la  mouette fait figure de créature tout à fait mignonne et inoffensive.






Le goéland, lui, est un véritable voyou, capable de toutes les exactions pour assouvir sa goinfrerie. Pourquoi se fatiguer à pêcher alors que les ports de pêche sont d'inépuisables garde-manger? Il suffit de quelques jets de fiente bien placés pour éloigner les gêneurs! Et si le festin semble encore maigre aux becs les plus voraces, reste à faire un tour en ville, où l'on trouve tant d'appétissant déchets.







Sans compter tous ces humains naïfs qui laissent quelques miettes de pain sur le bord de leur fenêtre sans se douter qu'ils vont bientôt être cernés, harcelés et rançonnés quotidiennement, dès potron-minet.




Voyez un peu la sale bête! Et pourtant, Dieu sait si, de retour au pays après un long voyage, on aime voir tournoyer les goélands dans le ciel breton!







Que l'on vienne de la terre ou de la mer, ils sont là, fidèles éclaireurs, qui ouvrent le chemin du rivage, clamant une sorte de "Bienvenue à la maison!" qui nous fait oublier, le temps d'un pincement au cœur, toute espèce de récrimination.






Une expression à retenir pour désigner poétiquement un goéland: Labous sant Paol. Oiseau de saint Pol. En souvenir du premier miracle accompli par le saint, qui parvint, au moyen de la prière, à dissuader les goélands de s'attaquer aux récoltes du monastère!

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